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Technique jumelles et longues-vues

Jumelles : un peu de technique

Le côté technique des jumelles ou des longues vues peut être déroutant voire agaçant pour le débutant. Champ de vision, distance de mise au point, prismes de Porro ou prismes en toit... Voilà des éléments qui peuvent intervenir au moment du choix et qui méritent des éclaircissements.

Prismes de Porro ou prismes en toit

Ce sont deux systèmes de référence en ce qui concerne l'architecture des jumelles, c'est-à-dire la manière dont les prismes sont agencés. Il existe d'excellents instruments dans les deux systèmes.
Les jumelles à prismes de Porro présentent la forme typique "à épaules larges". La mise au point implique un mouvement des pièces externes, ce qui rend l'étanchéité totale ("waterproof") de ces modèles difficilement réalisable. Les bons modèles sont cependant résistants aux conditions climatiques ("weatherproof") ou étanches pour une partie de leur structure. Certaines jumelles à prismes de Porro sont étanches car elles ne disposent pas d'un système de mise au point à molette centrale : la mise au point se fait indépendamment à chaque oculaire, ce qui est peu pratique dans la majorité des cas.

Les jumelles à prismes en toit font appel à un agencement des prismes plus récent et leur forme est plus étroite. La mise au point est interne et ne fait pas appel au mouvement d'une pièce externe, ce qui rend possible l'étanchéité totale. C'est donc un avantage. Elles sont plus compactes, plus robustes, mais leur champ de vision est un peu moins large.

Etanchéité

Les fabricants mettent en avant les performances d'étanchéité de leurs jumelles et longues-vues. Certains parlent d'une étanchéité à plusieurs mètres de profondeur. L'étanchéité est un élément très important. Des jumelles à usage naturaliste, des jumelles de chasse ou a fortiori des jumelles de marine doivent être étanches, et des jumelles "waterproof" (résistantes à l'immersion) seront préférables à des jumelles "weatherproof" (résistantes à la pluie, à l'entrée de la buée).

Mise au point rapprochée

Les jumelles sont capables d'effectuer une mise au point de l'image pour un sujet observé depuis l'infini jusqu'à une certaine distance minimale, de l'ordre de quelques mètres ou moins.

Il est évidemment intéressant que cette distance soit la plus courte possible, surtout si vous voulez observer des insectes, lézards, etc... Concrètement, une distance de mise au point minimale inférieure ou égale à 5 mètres est satisfaisante pour l'observation des oiseaux. Pour les amateurs d'insectes et de reptiles, pour les botanistes, une mise au point minimale très courte (moins de 2m) est un avantage important. Attention qu'à ces distances, on obtient inévitablement une double image (effet de paralaxe).


Jumelles à prismes de Porro


Jumelles à prismes en toit

Champ de vision

C'est la portion d'espace qui est couverte alors que l'on regarde au travers des jumelles ou de la longue-vue. Plus le champ de vision est large, mieux c'est. Plus le grossissement est élevé, plus le champ se rétrécit. Pour les longues-vues, les zooms couvrent un champ moins large, à même grossissement, qu'un oculaire à focale fixe. Attention qu'un instrument qui propose un champ large mais dont les bords d'image sont flous n'apporte pas de réel bénéfice. Les chiffres peuvent être trompeurs... Le champ s'exprime en degrés d'angle (ex : 6,2°) ou en largeur à 1000m de distance (ex : 115m à 1000m).

À ne pas confondre avec la profondeur de champ qui indique la profondeur de la zone de netteté de l'image. La profondeur de champ est une donnée subjective liée à l'acuité visuelle de l'observateur.

Pupille de sortie

L'agrément d'emploi : nos explications sur Youtube
La pupille de sortie correspond au quotient du diamètre en mm par le facteur de grossissement. Exemple : 42 : 10 = 4,2. La pupille de sortie est une mesure directe de la luminosité des jumelles et est donc un paramètre de première importance. Des instruments dont la pupille est égale ou inférieure à 3 sont très peu lumineux. Il sont limités à une usage en grande lumière. Les pupilles de 4 ou 5 sont les valeurs des jumelles diurnes polyvalentes. Même quand le jour tombe, elles restent performantes. Les jumelles crépusculaires ont des pupilles de 6 ou 7. L'indice crépusculaire est un autre paramètre, plus complexe, qui exprime la luminosité des jumelles. La luminosisté des jumelles peut également être influencée par certains traitements reçus par les prismes. Vous découvrirez plus d'informations à ce sujet dans l'article "jumelles à prismes à enduction diélectrique".

Traitement des prismes et lentilles, verres spéciaux

Il s'agit de fines couches dont sont enduites certaines ("multicoated") ou toutes ("fully multicoated") les parties optiques de l'instrument, dans le but d'en améliorer les performances et/ou la résistance. Les instruments de haut de gamme reçoivent plusieurs dizaines de couches d'enduction différentes. Les traitements purement cosmétiques de certains instruments de bas de gamme se remarquent par leur couleur vive (jaune, rouge, bleue) et se traduisent par une distorsion des teintes lors de l'observation. C'est évidemment à éviter !  On peut se dire que, comme le verre est transparent, il n’y a aucune raison que la lumière qui traverse les jumelles pour parvenir aux yeux de l’observateur change de couleur. Mais ce n’est pas aussi simple que cela. Découvrez ici le chapitre abordant la neutralité de l'image pour en apprendre davantage.

Parallèlement aux traitements, la qualité des verres utilisés est cruciale pour le rendement optique. Toute paire de jumelles sérieuse bénéficie de verres spéciaux à haute transmission, comme les Bak-4 qui transmettent plus de 90% de la lumière. Les verres BK-7, moins chers sont nettement moins performants à cet égard mais ont d'autres qualités.

En plus des traitements ayant un rôle dans les performances optiques des jumelles et longues-vues, on rencontre aujourd'hui de plus en plus souvent des traitements ayant pour but de protéger les lentilles externes contre condensation, salissures, rayures…Vous trouverez un chapitre sur le sujet ici.
Les verres ED : nos explications sur Youtube
De plus en plus d'instruments portent des mentions telles que "ED" (Extra-basse Dispersion), "HD" (haute définition), "Fluorite", "APO"... Les trois premières appellations sont liées à l'usage de verres spéciaux réduisant le chromatisme et améliorant la définition de l'image. Les instruments "APO", chers à Leica notamment, aboutisent au même résultat grâce à des lentilles spéciales. L'avantage de ces systèmes est indéniable. Il est plus marquant pour les longues-vues dont le grossissement est élevé, que pour les jumelles. Voir le dossier digiscopie pour l'explication du chromatisme.

Oeilletons et dégagement oculaire

La vie des porteurs de lunettes n'est pas simple quand il s'agit d'utiliser des instruments d'optique. Ceux-ci sont en effet conçus pour former une image idéale au niveau de l'oeil de l'utilisateur sans lunettes. Or, l'oeil du porteur de lunettes est plus écarté de l'instrument que celui du non-porteur, ce qui fait qu'il a l'impression de "regarder dans un tuyau" (en termes techniques : il y a un problème de dégagement oculaire). Les fabricants ont donc prévu des systèmes d'oeilletons repliables, repoussables ou revissables qui permettent d'aboutir au même écartement de l'oeil, que l'on porte ou non des lunettes. A l'heure actuelle, toutes les jumelles sont munies d'oeilletons réglables. Il s'agit le plus souvent de pièces rigides qui peuvent se relever ou s'abaisser par simple poussée ou en vissant. Dans certains cas, il y a des "clics" d'arrêt pour éviter que la position choisie ne soit déréglée par inadvertance.

Réglage de dioptrie

Rares sont celles et ceux dont les deux yeux ont exactement les mêmes performances. Les fabricants de jumelles proposent donc un réglage de dioptrie qui permet de compenser l'écart d'un oeil à l'autre. Ce réglage se rencontre le plus souvent à l'oculaire droit, mais certaines marques le placent à gauche ou à proximité de la molette de mise au point. Voir le chapitre réglages pour de plus amples informations.

Protection en caoutchouc, housse, boîtier

L'enrobage de caoutchouc offre un avantage car il protègera votre longue-vue ou vos jumelles contre les petits chocs. Pour renforcer la protection de votre longue-vue, nous vous conseiller d'acheter une housse rembourrée, adaptée à votre modèle (essentiel !). Cela offre une protection efficace et reviendra moins cher qu'une réparation. Les jumelles modernes sont toutes enrobées d'un bon gainage protecteur. Attention : ce n'est pas l'enrobage qui assure l'étanchéité, ce n'est qu'une protection contre les chocs.
Les boîtiers de transport des jumelles sont utiles pour ranger l'instrument ou le véhiculer, mais certainement pas pour le transporter sur le terrain. Le temps de l'extraire de sa boîte et l'animal convoité aura disparu. Un "couvercle" anti-pluie est par contre un accessoire intéressant et il est presque toujours fourni avec des jumelles neuves. Bien souvent les protections d'objectifs sont aussi fournies, mais leur utilité est moindre, les objectifs faisant face au sol lorsque les jumelles sont au cou.

Outre l'enrobage en caoutchouc, le corps des jumelles et longues-vues est également un élément qui renforce la protection du matériel mais à un autre niveau (mécanique et chimique). Corps en aluminium, en magnésium ou en plastique, ces différentes matières possèdent leurs avantages et inconvénients. Vous en trouverez le détail dans cet article.

Enfin, les lentilles des jumelles et longues-vues peuvent également être protégées et ce par divers traitements comme des traitements anti-rayures, anti-griffes, anti-condensation... Le chapitre consacré à ces traitements est disponible ici.

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